Question :
Bonjour Laurent,
je te remercie beaucoup pour tes mails. Je sais que le bonheur existe, car je l’ai vécu moi-même. Mais pour l’instant, je ne sais pas quoi faire pour me dépasser de l’idée que je dois sortir du célibat. Je n’arrive plus à vivre seule.
Cordialement,
Véronique,
Réponse :
L’être humain est souvent insatisfait. Célibataire il veut être en couple, et en couple il se plaint de son partenaire.
Nous nous trompons de chemin.
Ce que tu me dis m’évoque deux choses.
1/ la première personne que nous devons rencontrer apprendre à aimer, à vivre avec et à cohabiter avec, c’est nous-mêmes. Nous avons tendance à souffrir de la solitude et à vouloir rencontrer l’âme soeur, car nous voulons combler un manque. Ce simple fait nous éloigne du véritable amour. Au lieu d’être un lieu d’expérience de l’amour, notre partenaire devient rapidement un objet à qui l’on va demander de combler nos manques, rassurer nos peurs, etc.
Est-ce cela aimer ? Ne sommes-nous pas dans ce cas-là en train de vouloir contraindre l’être aimé à s’adapter à nous même au lieu de le laisser libre d’être heureux comme il l’entend ? Car l’amour, c’est la liberté non ? On n’enferme pas ceux que l’on aime.
Nous allons aussi lui demander de nous aimer et de nous aimer encore. De le dire et de le prouver. Nous allons poser des conditions à cet amour et nous allons petit à petit enfermer l’amour de peur qu’il ne s’échappe.
La première personne qui peut nous combler et que nous devons apprendre à aimer, c’est nous même. On ne peut pas demander à l’autre de nous aimer si nous ne nous aimons pas nous-mêmes. Je t’invite donc à regarder la raison profonde de ta demande d’être en couple (qui est tout à fait légitime bien sûr) et surtout pourquoi ce manque te fait souffrir. Que cherche tu en réalité dans l’« ÊTRE en couple »? Quelles pensées sont liées à ce désir ou cette demande ?
2/ la deuxième chose que ton mail m’évoque, c’est que plus on a de désirs, d’attente et plus on sollicite l’extérieur pour se remplir (pour combler ses manques) plus nous sommes dépendant et amener à souffrir. Plus il y a d’attente et plus il a de déceptions et de souffrance. Moins nous avons de désirs et plus nous apprenons à vivre l’instant présent, à suivre le flot de la vie et à goutter ce qu’il nous présente. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas avoir des rêves. Cela veut juste dire que nous ne devons pas en être prisonniers. Et nous faire croire que ce rêve est la condition de notre bonheur. Car il n’en est rien. Le véritable rêve est en nous.
Ce qu’il t’arrive est finalement une simple pensée qui te dit que tu DOIS sortir de célibat. Et le problème n’est même pas cette pensée. Elle est là et tu ne pourras pas la fuir ou ne pas la produire. En revanche, ton pouvoir est « comment tu la perçois », quel pouvoir tu lui donnes…Tu peux la regarder et décider de ne lui porter aucune attention.Encore plus puissant, tu peux retourner la puissance que tu accordais à cette pensée vers toi, ta présence, le silence ou une autre idée que tu veux vraiment chérir comme tout simplement te sentir bien ou être en paix.