Vos pensées, nous l’avons déjà vu dans d’autres articles, arrivent malgré vous. Elles vous tombent littéralement dessus. Ne me croyez pas sur parole. Observez toutes vos pensées et dites-moi si vous en avez le contrôle. Si vous en avez le choix, si vous pouvez les empêcher d’apparaitre et disparaitre.
Rien que de se poser cette question, on voit bien qu’il y a vous, cette présence, qui peut voir cela. Non seulement voir les pensées, mais aussi voir que « vous » ne pouvez pas les empêcher d’arriver ni vraiment de les choisir.
Car c’est l’autre question : pouvez-vous choisir vos pensées ?
Même cet apparent choix est observable. La négociation mentale qui précède le choix, ce sont aussi des pensées. Observez ce processus, au même titre que vos pensées. Êtes-vous l’auteur de vos choix ou juste un simple observateur ?
D’où le problème du concept de pensées positives et négatives.
Que cela soit pour un choix pratique (aller ou pas à la piscine par exemple) ou un choix de pensées, on est en droit de se demander d’où tout cela émerge. Car si nos pensées ne nous appartiennent pas, si même pour aller au bout de l’idée, nous ne sommes pas responsables de leur production, comment alors pourrait-on donner plus de valeur à une pensée plutôt qu’à une autre ? Et qui ferait ce choix et avec quel moyen si ce n’est une nouvelle négociation mentale ?
Souvent, on nous conseille de pratiquer la pensée positive à savoir, par notre propre volonté, choisir des pensées qui à priori vont nous faire du bien.
À cela, il y a plusieurs interrogations.
Comme nous venons de le voir, nous ne sommes pas l’auteur de nos pensées. Donc, nous devons aussi vérifier la pensée qui dit « je vais émettre des pensées positives pour me sentir bien » et de même nous devons vérifier si ces pensées positives sont elles-mêmes de notre fait et de notre choix. Comme je l’ai dit plus haut, à y regarder de plus près, par quel moyen pourrions-nous vraiment et surement choisir qu’elles sont les pensées qui sont bonnes et quelles sont celles qui ne le sont pas ? Quelles sont les pensées qui viendraient vraiment de nous par choix et quelles sont celles qui arrivent directement sans que nous en soyons l’auteur ?
Car toutes les pensées sont toujours observées et observables.
La deuxième chose, c’est qu’en réalité, ces pensées positives sont elles-mêmes demandées par ce soi-disant auteur pour échapper aux pensées négatives, pour essayer de résoudre un problème que nous n’avons même pas décidé (puisque ces pensées arrivent toutes seules). Cela devient la double peine. Non seulement nous ne sommes pas l’auteur de ces pensées qui nous pourrissent la vie, mais nous leur donnons encore plus de force en voulant les contrer par des pensées positives. De cette manière nous les faisons exister. Quand je dis, « je veux être riche », c’est pour contrer la pensée « j’ai peur d’être pauvre ». Quelle graine semons-nous à ce moment-là ?
En regardant tout cela de plus près, nous voyons que nous assistons en fait à un combat dans le mental. Un combat dont nous sommes le témoin, que nous expérimentons, mais qui en réalité n’est pas le nôtre. Et à cette lutte se rajoute de la souffrance créant d’autres luttes. Si nous croyons que nous sommes l’auteur des pensées, alors nous prenons part à toutes les compulsions de notre mental qui se nourrit et s’autoalimente pas le simple fait que nous essayons de l’empêcher de se manifester.
Observez, investiguez et vérifiez tout ce que je vous écris à propos des pensées.
Dans tous les cas, ce combat de pensées ne nous appartient pas. Nous n’en sommes pas l’auteur. Et même la grande question se pose :
Il y a-t-il un auteur ?
Car si cet auteur existe, où est-il ? Peut-on le localiser ? Le voir, le toucher ?
Vous le voyez, cette histoire de pensées négatives et positives perd tout son intérêt à partir du moment ou l’on se rend compte que nous ne sommes pas l’auteur de nos pensées et que même l’auteur présumé n’existe pas.
Ne me croyez pas, investiguez, observez ces pensées.
Ne vous interdisez cependant pas de pratiquer la pensée positive si c’est ce que vous devez expérimenter, car cet apparent choix serait à nouveau une pensée. Prenez juste conscience que vous observez un scénario qui se déroule devant vous, dont vous faites l’expérience, mais dont vous n’êtes pas l’auteur.