Sortir d’un conflit : la porte de sortie
La vie est faite de relations. Et le problème dans les relations, c’est qu’elles peuvent être source de joie comme de souffrance.
Le conflit est parfois tel qu’on ne trouve aucune possibilité de résolution. Aucune porte de sortie. Aucun moyen d’arriver à discuter. Pas de communication possible.
On se retrouve piégé dans le conflit. Persuadé la plupart du temps que ce n’est pas de notre faute. Que c’est la faute de l’autre qui ne veut pas entendre. Que c’est l’autre qui a tous les torts et qui ne comprend pas.
On se trimbale ces conflits partout. Si le conflit est au travail, on va ramener les effets pervers et négatifs à la maison. Cela nous empêche de dormir. De réaliser ce qui est important pour nous.
Si le conflit est à la maison, cela nous empêche d’avoir l’énergie pour aller bosser le matin. Pour nous investir dans ce que nous aimons et qui est important pour nous.
Toute notre attention est centrée sur le confit et nous passons alors tout simplement à côté de notre vie. L’émotionnel est toujours à son plus haut niveau, nous volant ainsi littéralement toute notre vie.
Ne pas sortir d’un conflit, c’est tout simplement ne plus vivre sa vie.
Petite note avant d’aller plus loin : Mon article participe à l’évènement “Votre formule gagnante pour sortir d’un conflit » du blog Saines Habitudes de vie.
C’est un blog plein de ressources que je te conseille vivement d’aller voir. Voici l’article que je préfère : Que font nos 5 sens dans une rencontre ?
Nous avons tendance à vouloir chercher notre bonheur en courant après de l’argent, des conquêtes ou de la reconnaissance. Alors qu’en réalité, nous devrions passer la plus grande partie de notre énergie à améliorer la qualité de nos relations.
Les relations sont permanentes dans notre vie. Nous sommes tout le temps en relation avec des personnes, mais aussi avec des évènements. Sans oublier la principale relation dont nous devrions le plus prendre soin : la relation avec nous-mêmes.
Sortir d’un conflit ou se condamner à être malheureux toute sa vie.
En réalité, si nous passons notre temps à mettre sur le dos des autres nos problèmes relationnels, nous pouvons être sûrs que nous allons avoir une vie de plus en plus terne, souffrante et dégradée.
Les gens malheureux sont des gens qui n’investissent pas sur la qualité de leurs relations. Être en conflit permanent, se mettre continuellement en position de victime par rapport aux personnes de notre entourage et par rapport à la vie conduit directement à la dépression, le burn-out et une vie stressante et sans saveur.
Lorsque nous sommes en relation avec des personnes, ce n’est généralement pas pour eux que nous le faisons. Mais pour nous-mêmes. Nous ne souhaitons pas sortir d’un conflit pour améliorer une situation, mais pour retrouver la paix intérieure.
Sortir d’un conflit, c’est se désintoxiquer
Il faut être clair avec vous-même. Ne pas se mentir. Vous souhaitez avoir une bonne relation avec telle ou telle personne pour obtenir son amour et sa reconnaissance.
Cet amour et cette reconnaissance dont vous avez besoin sont comme une drogue. Un amour et une reconnaissance que vous allez puiser chez l’autre puisque vous n’arrivez pas à vous le donner à vous même.
Votre manque de confiance en vous, vos manques affectifs ont besoin d’être nourris par l’autre. Et je vous rassure. Vous n’êtes pas le ou la seule dans ce cas. C’est le cas de la plupart des personnes qui vivent sur cette planète.
Et ce problème est certainement la cause principale de tous les maux qui se passent dans votre vie et sur la terre entière.
Les conséquences d’un conflit mal géré.
C’est pour cela que vous pouvez ne pas avoir envie de vous lever le matin pour aller au boulot. C’est pour cela que vous doutez de votre couple. C’est pour cela que vous souffrez dans votre corps de tensions et de stress. Tout est principalement dû à une mauvaise gestion de vos conflits avec les autres, avec le monde et avec vous-même.
C’est donc la première chose à comprendre si vous voulez sortir d’un conflit. Regarder avec le plus d’honnêteté possible ce que vous recherchez réellement. Quels sont vos attentes et vos besoins les plus profonds vis-à-vis de l’autre.
Car en réalité, depuis le début de cet article je vous parle de relations alors que la plupart du temps vos relations sont vécues comme des conflits.
Donc des tensions, des colères et du stress.
Ma formule gagnante en trois étapes pour sortir d’un conflit
Alors, quelle est ma formule gagnante en trois étapes (plus un gros bonus quand même en fin d’article) pour sortir d’un conflit et créer dans votre vie des relations saines et épanouies ?
Cette formule va vous permettre de retrouver de la sérénité. Elle va augmenter votre bien-être mais aussi le bien-être de ceux avec qui vous êtes en conflit. Mais aussi par ricochet avec tout votre entourage.
Maintenant, il va quand même falloir être prêt(e) à changer des choses dans votre façon de voir. Parce que si vous voulez entretenir un esprit revanchard vis-à-vis des personnes qui (apparemment) vous font du mal, vous allez avoir beaucoup de difficultés pour sortir d’un conflit.
Est-ce que vous pouvez vous sentir bien si vous êtes dans la colère et que vous souhaitez rester dans la colère, l’esprit de revanche, l’amertume ?
Non et encore non. Il va falloir penser différemment. S’autoriser à aimer. Et aimer cela commence par trois choses :
Sortir du conflit grâce au pouvoir concret de l’amour sous toutes ses formes
1. Avoir de l’empathie vis-à-vis de la personne avec qui vous êtes en conflit.
Avoir de l’empathie, c’est comprendre que toute personne a une histoire. Et en particulier une enfance qui l’aura conduite jusque là où elle en est aujourd’hui.
Vous avez un vécu douloureux, des embrouilles, des blessures, vous avez des difficultés au travail, dans votre couple, avec vos parents. C’est aussi le cas de l’autre personne avec laquelle vous êtes en conflit.
Et ces deux vécus (le vôtre et celui l’autre personne) se rencontrent un jour et cela donne ce que cela donne.
Et le pire dans tout cela, et les grands sages ne cessent de le répéter, c’est que ces personnes sont votre propre miroir. En d’autres termes, ce que vous n’aimez pas en elle, ce que vous n’acceptez pas chez elle, c’est ce que vous n’aimez pas et n’acceptez pas chez vous.
Quand vous commencez alors à avoir de l’empathie lorsque vous voulez sortir d’un conflit, vous commencez aussi à avoir de l’empathie vis-à-vis de vous-même.
Alors, je sais que ce que je dis là va peut-être en révolter certains. Et que ces personnes vont me dire « oui, mais dans mon cas à moi, c’est différent, cette personne-là est folle et patati et patata ».
Et vous avez peut-être raison. Oui, disons-le, certaines personnes sont plus manipulatrices, méchantes, agressives que d’autres. Et ça vient de leur histoire. Mais que cela ne vous empêche pas pour autant de faire votre partie du travail.
Comment ? En vous posant la question « qu’est-ce que cette personne révèle en moi ? Quelle blessure intérieure cette personne vient gratter ? Pourquoi ça me fait mal ?
2. Vouloir le bonheur de l’autre pour sortir d’un conflit
On a parlé d’empathie. Ce qui nous amène à une idée parfois oubliée et parfois mal perçue.
Vouloir le bonheur de l’autre. Sortir d’un conflit ne peut se faire qu’avec de l’amour. Et l’amour, c’est vouloir le bonheur de l’autre. Alors peut-être que cela ne va pas être simple de vouloir le bonheur de votre patron tyrannique, de votre
ex qui vous a trahi ou encore d’un parent violent.
Mais si vous voulez persister à vouloir son malheur « parce qu’il le mérite », d’une part vous prenez une place qui ne vous appartient pas plus à vous qu’à quiconque, celui d’être le juge (pour qui vous vous prenez pour vous donner à vous seul ce droit), d’autre part, vous entrez dans une énergie basse qui ne vous conduira jamais à la joie d’aimer et de ne plus être en conflit.
Précisons une chose par ce que j’ai souvent dans mes coachings, des personnes qui mélangent tout sur l’amour.
Aimer, ce n’est pas être d’accord. Votre enfant fait des bêtises, vous n’êtes pas d’accord, mais vous continuez quand même de l’aimer. Même s’il fait les pires bêtises. Même s’il devient un serial killer. Vous n’êtes pas d’accord. Mais vous l’aimez. Vous souhaitez son bonheur. Vous souhaitez qu’il se libère de ses souffrances.
Pourquoi cette attitude devrait être uniquement réservée à votre enfant ? En quoi votre enfant mériterait-il d’être plus d’être aimé, de se libérer et de connaitre le bonheur qu’un autre humain ?
3. Porter de l’attention pour sortir d’un conflit
Le début de l’amour, c’est l’attention. Un enfant qui fait des bêtises veut la plupart du temps attirer l’attention sur lui. Parce qu’il cherche un début d’amour.
Prenons l’exemple d’un patron tyrannique. Lui porter de l’attention ne va pas être évident.
Mais là est pourtant mon invitation. Regardez-le d’une autre manière. Commencez par faire cela chez vous, tranquillement, au calme.
Prenez un vrai temps pour cela. Dites-vous bien que vous faites cela pour vous. Pour votre bien-être. Oui, vous allez envoyer de l’amour à votre patron, mais ce n’est pas pour lui que vous le faites.
C’est pour vous.
Donc, mettez-vous au calme pendant quelques courtes minutes (pas besoin d’y passer des heures non plus).
Et regardez-le en lui enlevant sa fonction. Ce n’est plus un patron, c’est un homme. S’il est tyrannique, même si cela semble le soulager, ce n’est certainement pas par plaisir.
C’est plutôt parce qu’il souffre. Qu’il n’est pas heureux. Alors, portez-lui un peu d’attention. Il a peut-être eu une enfance difficile. Un père tyrannique. Il a peut-être une situation familiale douloureuse. Il a peut-être lui aussi des supérieurs ou une situation économique qui lui mettent beaucoup de pression.
Puis, commencer à vouloir qu’il se libère de ses démons et de ses difficultés. Vous n’en avez peut-être pas envie, mais pourtant, s’il est moins malheureux, il sera d’autant plus cool avec vous.
Souhaitez son bonheur. Envoyez-lui de l’amour en souhaitant son bonheur.
Des résultats concrets et visibles pour sortir d’un conflit
Vous n’avez pas besoin de faire cette petite cérémonie longtemps. Mais vous avez besoin de la faire tous les jours. Du moins dans un premier temps.
Sortir d’un conflit, c’est observer.
Lorsque vous êtes au travail, pensez à le regarder et à le considérer le plus souvent possible de cette manière.
Au fur et à mesure que les jours passent, observez les changements. Et je vous promets qu’il va y en avoir. Soyez reconnaissant et continuez la formule gagnante pour sortir d’un conflit.
Mais attention. Ce qui suit est très important. L’amélioration ne va peut-être pas venir de la façon dont vous vous y attendez.
C’est la vie qui va améliorer les choses. Par votre amour, votre nouvelle attitude, l’énergie va changer et transmuter la matière, c’est-à-dire l’expérience.
L’amélioration peut venir de multiples façons. Donc n’attendez rien de précis. Cela peut venir d’une amélioration de la relation. Cela peut venir d’une mutation (la personne part ou c’est vous qui êtes muté). Peut-être est-ce vous qui allez prendre conscience de certaines choses qui vont vous pousser à agir en provoquant une réunion, en réalisant quelque chose ou tout simplement en décidant de partir. Etc.
Quand l’amour est là, sortir d’un conflit est alors hors de votre contrôle ou de votre volonté. Donc, ne vous appropriez pas la victoire de l’amour. Car vous risqueriez de retomber dans les travers de l’égo.
Enfin une dernière chose pour sortir d’un conflit (c’est mon bonus cadeau)
C’est quelque chose que j’ai expérimenté de nombreuses fois en particulier avec mes ados. Mais pas que.
Parfois, il y a tension. Il y a conflit. Et on ressent l’impossibilité d’arriver à la résolution. On ne trouve pas de portes de sortie.
On ne sait plus comment communiquer.
On voudrait forcer l’autre à nous entendre, mais c’est impossible. Nous sommes prisonniers d’une situation qui nous échappe.
Lorsque vous n’arrivez plus aller vers l’autre et que les portes sont fermées, il n’y a plus qu’une personne avec qui vous pouvez communiquer.
C’est vous.
J’ai eu quelques conflits avec mes adolescents. Normal avec les ados. Et parfois, ils se braquent et on arrive plus à se parler.
Et franchement, ça me pompait toute mon énergie. Ça me minait au plus profond de moi. C’est douloureux d’être en conflit avec son enfant.
Alors, quand tout est fermé, je m’ouvre à moi. Je regarde toute cette souffrance qui est en moi et qui vient du conflit.
Je suis aussi une tête de mule (et toi ?)
Parce que moi aussi, comme mon ado, au final, je suis une tête de mule. Je suis fermé. Je ne veux rien entendre. Et je suis sûr d’avoir raison. Je veux que l’autre pli.
Je m’observe. Qu’est-ce que cela provoque en moi ? Qu’est-ce que cela vient toucher ?
Je vois ma colère. Je vois mon égo qui veut gagner. Je ressens dans mon corps toutes ces tensions, toutes ces crispations.
L’idée, c’est de me calmer. D’accueillir tout mon malaise, ma souffrance pour m’en libérer.
Mais ce que je fais ensuite, c’est que je vais parler à mon ado. Et là, j’arrête de fanfaronner. D’être un égo qui veut avoir raison. J’arrête presque d’être un père pour devenir un homme.
Et je parle avec mon coeur.
Qu’est-ce que cela veut dire parler avec son coeur quand on veut sortir d’un conflit ?
Ça veut dire, je ne parle plus de mon fils. Je parle juste de la relation. Je dis uniquement de ce que je ressens. Et je les mets éventuellement en parallèle avec des faits incontestables.
C’est quoi un fait incontestable ? Par exemple, je ne vais pas dire « tu m’as manqué de respect », mais « quand tu m’as dit que j’étais un vieux c…, cela m’a serré le ventre ». Ou encore, « Tu n’écoutes pas ce que je dis… » je vais dire « quand je t’ai dit telle chose, tu m’as coupé la parole ».
Je m’ouvre sans pudeur. Et ça marche.
OUI, ça marche. Parce que l’égo disparait et le coeur prend la place.
Et c’est même complètement dingue parce que c’est magique. Oui MAGIQUE.
À chaque fois que j’ai fait cela avec mon ado, mais aussi avec d’autres personnes, une ouverture s’est faite. Quelque chose de très émouvant. Un lâcher-prise.
La colère peut se répandre comme une trainée de poudre. Mais l’amour aussi. C’est physiquement palpable.
Il y a un avant et un après. La tension est là, ça commence à se détendre au fur et à mesure que la nouvelle conversation s’installe, et d’un seul coup…
Ça s’ouvre. Quelque chose se passe. Parfois, il n’y a même plus rien à dire, plus rien à régler.
Comme si le sujet du conflit n’était au final pas le sujet.
Sortir de conflit commence par toi
Sortir du conflit est une affaire de coeur que tu dois porter. Alors oui, tu peux me dire « mais pourquoi c’est moi qui devrait faire tout le boulot et que l’autre ne ferait rien ? »
Pourquoi ? Mais parce que c’est pour toi que tu vas le faire. Tu peux choisir de rester par pur orgueil dans le conflit et ne pas t’en occuper. Tu peux continuer à dire que c’est la faute de l’autre. Mais cette attitude ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais. Et cela veut dire que tu continues de choisir le conflit et la souffrance qui va avec.
Et puis les sages le disent. Il n’y a pas d’autres. Tout est un. Et l’autre (même si ça aussi, ça peut te révolter), c’est toi.
En choisissant par ton amour de sortir d’un conflit, tu aides l’autre, tu aides le monde et tu t’aides toi. Mais tout ça, toi l’autre, le monde, c’est un peu la même chose si tout est un.
Vérifie par toi-même ce que je dis si tu veux sortir d’un conflit
Je ne demande pas de me croire sur parole.
Je te demande de vérifier et d’expérimenter par toi même tout ce que je viens de t’expliquer et te montrer.
Il y a une partie « théorique », du genre « tout est un », « aimer est la solution », etc.
Et puis il y a une partie pratique que je t’ai expliquée concrètement dans cet article.
À toi maintenant de mettre en pratique tout cela.
Ce n’est pas difficile à « faire ». Et pour le coup, si tu décides de continuer à ne rien faire, la personne avec qui tu es en conflit n’est pas le problème.
Le problème est alors « toi ».
C’est simple. Prends tout cela comme un jeu. Amuse-toi et surprends-toi à envoyer de l’amour avec celui ou celle qui te pourrit la vie.
Juste pour jouer, pour essayer.
Et je te promets, oui, je te promets que les choses vont commencer à changer.
Laurent Macha.