J’ai reçu un message d’une personne transgenre. Et je pense que la réponse à ce message peut intéresser tout le monde.
J’avais écrit un email sur le fait de cultiver la différence.
Transgenre : cultiver sa différence ?
Suite à cet email, j’ai reçu un courrier d’une personne transgenre qui dit souffrir parce qu’elle n’est pas reconnue pour ce qu’elle est.
Elle souffre parce qu’on l’appelle monsieur au lieu de madame. Elle rajoute « c’est l’acceptation des différences qui pose problème, on vit pas seule avec son corps, on interagit avec d’autres entités différentes ».
OK. Mais il faut aller plus loin que cela.
Je voulais remercier cette personne pour son témoignage et rajouter ceci :
Pour tout le monde, transgenre ou pas, nous ne vivons pas seuls avec notre corps, mais avec nos émotions, nos jugements et nos comparaisons.
C’est là que sont le véritable nœud et la véritable souffrance. Tu ne pourras jamais changer le regard des autres et leurs jugements.
En revanche, tu peux changer ton propre regard sur les autres, tes propres jugements et tes propres perceptions.
Tu peux changer ton propre regard sur ce que tu crois être différent en toi.
Que tu juges comme une différence. Ici : être transgenre.
Et c’est extrêmement libérateur.
À chaque fois que nous disons de quelqu’un d’autre qu’il ne fait pas les choses de la bonne manière, nous faisons exactement la même chose que lui.
Un de mes maitres disait toujours, « il n’y a pas d’autres, il n’y a que toi ».
L’autre c’est toi. Et tu es lui.
En d’autres termes, les autres te renvoient tes propres jugements que tu te fais sur toi.
Je t’invite si quelqu’un te juge ou t’étiquette d’une certaine façon et surtout si cela te fait souffrir, à regarder de près ce jugement.
À vérifier en toi si toi-même, secrètement ou inconsciemment, tu ne te juges pas aussi de la même manière.
Comment te juges-tu en tant que transgenre ?
Ce qui nous fait souffrir dans le jugement des autres à propos de nous, c’est que nous pensons que cela est peut-être vrai.
Je m’explique.
Quelque chose que nous vivons mal ou quelque chose que nous n’acceptons pas entièrement sur nous même ou de nous même, quelque chose dont nous avons honte ou dont nous nous sentons coupables.
Tout cela nous fera toujours souffrir dès que quelqu’un viendra appuyer dessus. Et encore plus si nous n’en sommes pas ou peu conscient.
Et ce n’est pas ta « différence » en tant que transgenre qui est le problème, c’est la fragilité à ton endroit que tu n’as pas résolue avec toi-même.
Si tu es vraiment ok avec une situation, si elle est totalement assumée ou acceptée, tu ne souffriras jamais des moqueries ou des jugements d’autrui.
En revanche, si tu te sens blessé, choqué ou en colère, c’est que toi-même, tu n’as pas totalement assimilé et accepté ce que les autres te reprochent eux-mêmes.
Je sais, ce n’est pas facile à accepter.
Mais quand tu as bien confiance en toi, que tu es bien dans tes baskets, tu te fiches complètement de ce que disent les autres à propos de toi.
C’est un peu comme quand tu es amoureux (j’en ai parlé il y a quelques jours dans un email dont l’objet était : Apprendre à t’aimer).
Quand tu es amoureux, tu te fiches de ce que l’on peut dire de toi.
Car toi, t’es amoureux, et t’es le roi du monde.
Tu peux être transgenre et parfaitement bien dans ta peau sans que plus rien ne te touche.
Donc, oui, j’entends les problèmes de différences, de non-acceptation des autres. Mais nous ne pouvons faire la guerre à cela sans faire aussi ce travail sur nous-mêmes avec conscience, lucidité, franchise et honnêteté.
N’oublie pas de t’abonner à mes emails Privés Quotidiens si tu veux continuer avec moi sur le chemin de la paix, de la joie et de la liberté.
Laurent Macha